
Documentaire
ENNIO de Giuseppe Tornatore

Scénario : Cosimo Gomez, Luca Infascelli
Image : Fabio Zamarion, Giancarlo Leggeri
Producteurs : Gabriele Costa, Gianni Russo, Peter De Maegd
Distribution France : Le Pacte
Intervenants et témoignages : Dario Argento, Bernardo Bertolucci, Bruce Springsteen, Lina Wertmüller,
Marco Bellocchio, Joan Baez, Liliana Cavani, Giuliano Montaldo, Vittorio Taviani, Nicola Piovani, Roberto Faenza
Année : 2022
Durée : 2 h 35
Tout au long de sa carrière, le cinéaste sicilien Giuseppe Tornatore a travaillé avec Ennio Morricone. Il était donc logique que l’auteur de « Cinema Paradiso » signe ce portrait consacré à son vieil ami. Célébré et reconnu de son vivant, Morricone a été un compositeur prolifique avec 500 bandes originales de films en un demi-siècle et de multiples récompenses dont un Oscar.
Les premiers plans de ce très beau documentaire montre que lorsqu’il est en confiance, le musicien ouvre les portes de son bureau et se dévoile comme il ne l’avait jamais fait. Fils d’un trompettiste, le petit Ennio avait été désigné par son père pour reprendre le flambeau. À l’arrivée, il s’imposera comme l’un des compositeurs italiens les plus flamboyants, après un parcours insolite. On le sait peu, mais Ennio fut un arrangeur très recherché par la variété italienne des décennies 1950-1960. C’est là qu’il a mis au point sa science du découpage instrumental qui signe ses plus belles partitions. La musique comme la carrière de cet homme discret et pudique sont sans œillères. Ce qui lui a permis de travailler sur des chefs-d’œuvre comme « Mission », « Cinéma Paradiso » ou « Il était une fois dans l’Ouest ».
Dans ce documentaire parsemé de nombreux témoignages inédits, Morricone parle de sa méthode de travail. L’homme est accessible, presque pédagogue dans sa manière d’évoquer son parcours. La collaboration clé avec Sergio Leone est bien sûr évoquée. Mais la scène la plus touchante reste peut-être celle du tournage de « Il était une fois en Amérique » dans laquelle on voit Robert De Niro jouer sur un plateau baigné de musique.
La projection de ce film aura lieu le vendredi 10 février à 14 h au théâtre de Bastia.
ELIO PETRI de Jean-Baptiste Delpias et Jean Gili

Scénario : Jean Gili et Jean-Baptiste Delpias
Image : Arthur Quaranta
Son : Laurent Blahay
Cadreur : Jean-Baptiste Andreani
Musique : André Jaume
Producteurs : De Gaulle Eid (Cined) et Gérard Colas (La Huit)
Directrice de production : Elsa Barthelemy
Producteurs associés : Gilles Le Mao, Laurence Milon, Caroline Helburg, Guillaume Dero, Stéphane Jourdain
Avec la participation de : Ciné + (Bruno Deloye), France 3 Corse Via Stella (Vanina Susini) et le CNC
Intervenants et témoignages : Jean Gili, Jean-Baptiste Thoret, Laurent Scotto d’Ardino, Alfredo Rossi,
Paola Pegorano Petri, Roberto Andò, Marc Lazar, Eric Joszef
Durée : 60 minutes
Année : 2022

Elio Petri, en dépit d’un oscar et d’une Palme d’or, demeure un cinéaste italien méconnu. Pourtant, sa filmographie qui court sur près de vingt années de 1961 à 1979, dresse un tableau sans concession de l’Italie de ces années de mutation. Chacun de ses films montre la perversion à l’œuvre dans un pays qui s’accommode de la corruption, de la criminalité et de l’omnipotence d’un système. Une perversion qui imprègne les individus, nourrit leurs névroses et dénature leurs comportements.
Fort de son expérience acquise au côté de Guiseppe De Santis, Elio Petri réalise en 1961 son premier long métrage, L’Assassin, un film policier à l’univers kafkaïen, interprété par Marcello Mastroianni et Micheline Presle. Dans I giorni contati (1962), le cinéaste dépeint les derniers jours d’un homme réalisant que le travail lui a volé sa vie. Après s’être penché sur l’exclusion d’un instituteur dans Il maestro di Vigevano (1963), il insiste sur les conséquences futures des maux de la société contemporaine dans La Dixième Victime (1965). Poursuivant sa critique acerbe du monde, le cinéaste réalise A chacun son dû (1966) et Un coin tranquille à la campagne (1968), deux films où il s’interroge sur la place de l’intellectuel dans la société. Son film suivant, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1969), s’attaque à la police, tandis que Dedicato a Pinelli (1970) est une mise en garde contre le retour du fascisme. Avec La classe ouvrière va au paradis (1971), qui obtient la Palme d’or au festival de Cannes en 1972, et La Propriété c’est plus le vol (1973), le réalisateur traite de la condition ouvrière et du système économique. Sa critique sévère du pouvoir l’amène à tourner Todo modo (1976), une condamnation sans faille des leaders de la classe dirigeante. Avant de mourir en 1982, Elio Petri avait signé Buone notizie (1979).
Dans cet excellent documentaire, le scénariste Jean Gili, le réalisateur Jean-Baptiste Delpias et le producteur De Gaulle Eid, nous invitent à redécouvrir une œuvre singulière, politique et populaire qui, aujourd’hui, résonne plus que jamais. La projection de ce film aura lieu le vendredi 10 février 2023 à 17 h au théâtre de Bastia.