
Les conférences de la Dante Alighieri

« FASCISME, POST-FASCISME, ARRIVÉE DE L’EXTRÊME DROITE :
OÙ VA L’ITALIE »
Par Marie-Anne Matard-Bonucci
Samedi 4 février, à 16 h, salle des congrès du théâtre de Bastia
Comme chaque année, l’association Dante Alighieri qui est présidée par Marie-Thérèse Raffalli participe activement au Festival italien en organisant une conférence-débat toujours très prisée. Après avoir reçu des sociologues, historiens, musicologues et universitaires de renom comme Laurence Aventin, Christiane Golesi, Patrick Gueniffey, Jacques de Saint Victor et Marc Lazar, elle accueille cette fois Marie-Anne Matard-Bonucci qui est considérée comme la meilleure spécialiste française de l’Histoire contemporaine italienne.
Professeur à l’université Paris-VIII, elle dirige également la « Revue Alarmer ». Ses travaux portent tout particulièrement sur le fascisme, la mafia, le totalitarisme et les lois raciales. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont un livre de référence en la matière intitulé « Totalitarisme fasciste » paru aux éditions du CNRS en 2018.
A l’heure où le nouveau gouvernement italien est qualifié d’extrême droite partout en Europe, avec à sa tête la désormais célèbre Giorgia Meloni, leader du parti Fratelli d’Italia, il sera très intéressant d’aller à la rencontre de cette conférencière qui, après son intervention, répondra à toutes les questions du public.
Dans une récente interview accordée au magazine « L’Obs », elle a notamment déclaré : « Si je suis inquiète aujourd’hui, ce n’est pas pour le régime lui-même. Je ne crois pas à l’instauration d’un parti unique et à des défilés de chemises noires comme au temps de Benito Mussolini. Le fascisme est un projet politique qui vise à créer une société totalitaire et à réaliser une révolution anthropologique en faisant advenir un homme nouveau. Les fascistes arrivent au pouvoir dans un bain de sang et y restent par la répression, en exaltant la violence. Je ne vois rien de tout cela aujourd’hui ».
Concernant la gauche progressiste italienne, elle indique dans cette même interview accordée aux journalistes Julie Clarini et Xavier de la Porte : « Plutôt que de traiter précipitamment ses adversaires politiques de fascistes, la gauche devrait penser à se réinventer et à imaginer un programme susceptible de rallier l’électorat des partis populistes ».

«LE MOYEN ÂGE OÙ LES SIÈCLES D’OR DES ÉCHANGES ENTRE L’ITALIE ET L’ORIENT»
Par Dominique Valérian
Samedi 11 février, à 16 h, salle des congrès du théâtre de Bastia
Professeur d’histoire médiévale à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Dominique Valérian est spécialiste des relations entre les chrétiens et les musulmans en Méditerranée. Il a publié de nombreux ouvrages dont À la croisée des mers et des continents, de l’Antiquité au Moyen Âge. Il préside la Société des historiens médiévistes de l’enseignement supérieur public. Agrégé d’Histoire, il a été membre de l’Ecole française de Rome, fait partie du comité de rédaction du site internet Ménestrel.fr et co-dirige la Bibliothèque historique des pays d’islam de la Sorbonne.
Dans sa conférence, Dominique Valérian remontera au Xe siècle, quand les Italiens mirent en place des échanges avec l’Orient byzantin et islamique, s’appuyant sur la puissance de leur économie et de leur flotte. Les croisades leur offrent des débouchés nouveaux mais c’est bien toute la Méditerranée orientale qui est fréquentée et met en relation l’Europe avec les riches marchés des épices asiatiques. Pour cela, ils développent une diplomatie active et une lutte armée pour la conquête de ces marchés et le contrôle des routes maritimes. S’imposant comme les principaux acteurs du grand commerce au Moyen Age, ils contribueront à la prospérité économique et au rayonnement de cités italiennes comme Gênes, Pise et Venise.